Jean-Philippe Rauzet peintures
Je voulais devenir pianiste, jouer des concertos sur le grand piano noir, mais j’avais le trac. Du piano noir, il ne reste que le souvenir de l’inertie, sa masse qui résiste et ses notes d’ivoire qui défilent et s’enfuient. Les grandes toiles ont remplacé les partitions. Les portées et barres de mesure ont disparu ; ne subsistent que les accords, des tons à la place des sons, la matière face à la densité harmonique, le rythme pour doser ou structurer. L’enjeu reste le même : organiser le vide, quand la musique nourrit le silence.
Je construis des murs, des ciels, je creuse des rivières, j’accumule des strates et sédiments pendant des jours, des mois, des années. Le temps n’existe plus, l’instant s’installe dans la durée. Îlots de lumière, réseaux entremêlés, textures superposées… Plus tard, les flux se stabilisent, les conflits s’apaisent, un monde prend racine et s’organise dans l’océan des choix. À l’instar de la musique, qui n’est que transport sonore invisible de l’esprit, ma peinture trouve son équilibre en deçà de l’image.
Jean-Philippe Rauzet, 2014.
jean-philippe.rauzet@orange.fr
tél. 05 56 35 02 69
facebook journal
habite à Blanquefort (33290), France
naissance : 1953
il faut beaucoup de temps pour être soi-même




100 x 81
huile, sable
2014
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Quand la matière s'épuise, que tout s'enlise,
que l'idée s'est diluée, quand ce qu'on avait bâti ne tient plus,
quand l'équilibre devient vertige,
alors la peinture peut commencer.
Jean-Philippe Rauzet
Je suis né en 1953, et peins depuis plus de quarante ans, après avoir fait des études de piano au Conservatoire de Bordeaux (France). Passionné par les artistes du XXe qui ont fait de la peinture un art entier et autonome, débarrassé de la narration de l’image, je poursuis cette recherche en toute indépendance, renouant des liens remontant jusqu’à l’époque minoenne, trouvant des rapports étroits avec l’art rupestre ou celui des Étrusques. J’affectionne les grands formats et peins avec des couleurs à l’huile mêlées de sable et de sciure. Ma technique est artisanale, lente, progressive. Comme une danse, mon geste est libre, ma matière dense, érodée, creusée, proche du mur, de la paroi et de la terre. Cette matière est prioritaire, précède la forme, puisque le monde est matière. Ma démarche est naturelle, résulte des nombreuses années à apprendre à me connaître, à m’accepter, vaincre le doute et comprendre les autres, le monde dans lequel je vis. Installer de la durée, un ralenti et de la densité dans l’instantané événementiel d’aujourd’hui est au centre de mes préoccupations. J’ai toujours cultivé les chemins de traverse, ceux du lâcher-prise, de la déconstruction, de l’accumulation des strates pour accéder au mystère infini de la création. Chacun, avec patience, passion et simplicité peut se différencier et imprimer une trace porteuse d’équilibre et d’avenir.
J
Jean-Philippe Rauzet
Expos perso :
Galerie Condillac, 1986, 1987, 1993
Centre culturel Saint-Astier, 1986
Musée Marzelles, Marmande, 1994, 2006 (« Traces de vie »)
Fondation Soulac-Médoc-Musée archéologique 1999 (75 toiles)
Club de la presse Bordeaux, 2003
Centre Monséjour 2005, Bordeaux
Atelier Forum des arts, Talence, 2007
Artissimo, Bourg-sur-Gironde, 2011
Centre culturel des Carmes, « Trames fertiles », Langon 2014
Centre culturel de Bouliac (avril 2015) avec le sculpteur et poète Philippe Bono
Centre culturel André-Malraux, Agen : "Le Temps suspendu" (octobre à décembre 2015)
PAD Tuileries Paris, galerie Minet-Merenda, avril 2016.
Salon Paris : Nationale des beaux-arts, Grand Palais,
Grands et Jeunes d'aujourd'hui,
salon des Réalités nouvelles, Comparaisons
A participé aux Indépendants, Septemvir (pendant vingt ans), Expression
Invité d'honneur : Daglan (24), été 2002 / Musée Marzelles, 2009 /
Le Taillan-Médoc, 2005 / Arts et Lettres, 2009 / Rencontres artistiques de Saint-Martin (33), 2009 / Art en Médoc 2011 / « La Nature depuis Mondrian », via consulat des Pays-Bas, cour Mably, 2012.
Ma peinture s'installe dans la durée, actualise l'acte de peindre, établit un dialogue entre le passé et nous. Dans la densité, accumulation progressive de couches franches, je reconstitue la matière du monde, celle qui nous fabrique et nous reprend. Dans les strates, je préserve des traces de vie, protège un souvenir. Ma peinture est une enveloppe qui retient des secrets, entretien le mystère. Elle impose un ralenti, marque une pause au monde en mouvement, pour mieux comprendre et accepter ce que nous sommes. Je crois à la richesse du doute, au toucher direct, au bel assemblage, aux choses simples. J'affectionne tout ce qui me détourne du raisonnement logique. Je suis heureux quand je ne comprends plus comment j'ai fait et que ça tient. Architecturée, maçonnée, incisée, patinée, ma peinture lutte patiemment contre le temps qui nous échappe. Jean-Philippe Rauzet.
Voyage silencieux
Strates fertiles, traces de vie, temps suspendu, empreinte, mémoire. J’accumule, je creuse, je grave dans la matière. Je cherche les tons de la terre, la chaleur du sable, les souvenirs de la pierre, l’odeur de l’écorce. Je me dis que le ciel est infini, que nous marchons sur des mondes oubliés, que le sol est sépulture où germe la vie.
Je pense à Georges Braque, Nicolas de Staël, Paul Klee… et tous les autres, comme Cézanne qui construisait les ciels comme on monte un mur, le cri minéral de Rufino Tamayo vers les étoiles, la chair somptueuse et structurée de Dan McCaw, les no man’s land ou hangars désaffectés d’Anselm Kiefer… Les parois gravées du Tassili ou celles de Tanun, les statuettes géométriques grecques ou archaïques des Cyclades, l’art poétique minoen, les secrets du palais de Cnossos, les fresques des tombeaux de Paestum, celles de Giotto ou de la villa des Mystères… Van Gogh rêvait d’un art qui unirait les hommes, Mark Rothko s’immergeait dans une rigueur toute spirituelle.
Tapis d’Orient, vitraux de cathédrale, suaires ou parois gravées, ma peinture s’inscrit dans ce vaste déroulé du temps, sans hiérarchie, sans direction formelle. Un voyage silencieux sur les traces d’humanité sensibles, indélébiles. Un rêve de peintre. Jean-Philippe Rauzet
Une part d’idée, une direction choisie, une phase de construction, de mise en chair. De nouvelles idées
qui se superposent, ou s’opposent, nouvel élan. Puis l’instinct qui perturbe l’itinéraire, brouille les pistes. Les séances qui s’installent dans la durée, la perception qui change à mesure du chemin parcouru. Découvrant de nouvelles terres fertiles, ou arides. Et puis, un matin, miracle d’organisation, d’obstination, tout est là, plein, puissant, inconnu. Nomade, j’avance, je me pose, je repars.
La toile se nourrit au gré des escales, des découvertes. Je fais, j’existe, j’observe, j’attends.
Sur mes traces, je progresse peu à peu. Sur d’anciens territoires, je m’installerai, libre.
Des friches inertes, saturées, usées par les combats, germent des traces de vie.
Toujours plus loin, toujours plus tard, attraper l’horizon.
Jean-Philippe Rauzet



Salon du PAD
aux Tuileries,
Paris, avril 2016
galerie Minet-Merenda
162 x 122
huile, sable
panneau
2013
(collection privée)
162 x 122
huile, sable
panneau
2014
100 x 100
huile, sable
2014
(collection privée)
100x100
huile, sable
2014